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  L’intérêt des livrets d’épargne pour les banques dans le calcul de leurs ratios de solvabilité

Banque livretLes clients peuvent le constater chaque jour : les offres alléchantes relatives à des "super-livrets" d'épargne ont tendance à fleurir un peu partout. Banques en ligne et réseaux traditionnels rivalisent sans cesse à coup de rendements exceptionnels et de conditions spéciales pour attirer des fonds supplémentaires vers leurs produits. Au-delà de la concurrence commerciale classique, cette compétition s'explique en partie par les nouvelles règles prudentielles imposées aux grandes banques par les pouvoirs publics.

Le choc de la crise de 2007 / 2008

Le contrôle de l'activité des banques n'a rien de nouveau. Dès 1988, la Banque des Règlements Internationaux (BRI) avait obtenu la signature des premiers accords de Bâle, afin d'obliger les banques à conserver un minimum de fonds propres pour faire face à leurs engagements. En cas de crise et de panique bancaire, en effet, une grande banque doit disposer d'une trésorerie suffisante pour subir, par exemple, le non-remboursement de certains crédits ou le retrait des dépôts d'un grand nombre de clients. Le dispositif de "Bâle I", complété en 2006 par les nouveaux accords de "Bâle II", n'a pourtant pas permis d'empêcher la crise financière majeure de 2007 et 2008.

Un renforcement récent des règles prudentielles

Avec les accords de Bâle III, dessinés lors du G20 à Séoul en septembre 2010, les grands États entendent instaurer des ratios et des critères de risques plus sévères, afin d’effectuer notamment une distinction plus nette entre les actifs sûrs et ceux plus risqués de chaque banque. Sans aborder le sujet dans les détails, rappelons que le ratio de solvabilité "Core Tier 1", appréciant la solvabilité des établissements bancaires en effectuant le rapport entre les fonds propres et les actifs détenus, doit atteindre 4,5 % d’ici 2018.

Le délaissement de l'assurance-vie

Pour les grandes banques, l'une des manières les plus simples d'atteindre les critères de Bâle III, et ainsi renforcer leurs fonds propres, consiste à modifier la façon dont leurs clients investissent leur épargne. En France, le régime de l'assurance-vie perd par exemple une grande partie de sa pertinence aux yeux du banquier : les fonds sont, en effet, gérés par un assureur tiers, et disparaissent automatiquement du bilan financier de la banque. Profitant par ailleurs de la baisse des intérêts générés chaque année par les fonds en euros, les banques ont beau jeu de tenter de séduire leurs clients avec de nouveaux produits, pour récupérer leur épargne !

Le renouveau du livret d'épargne et du compte à terme

Les fonds versés sur les livrets d'épargne et les comptes à terme constituent le meilleur moyen, pour une banque, de renforcer ses fonds propres et son ratio de solvabilité à peu de frais : le capital, qui doit rester immédiatement disponible pour le client, ne peut pas être réinvesti massivement par la banque dans des projets risqués ou à trop long terme. En contrepartie, la rémunération de cette épargne reste relativement faible, si l'on ne tient pas compte des taux promotionnels qui ne restent valables que quatre ou six mois en général.
Ainsi afin de respecter les nouvelles règles prudentielles imposées, les banques devraient multiplier les offres promotionnelles sur leurs livrets d’épargne afin de collecter toujours plus de capitaux.


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